Marcus Tully, benjamin

Marcus Tully

Contrairement à tous les autres membres de ma famille, je ne suis pas très grand. Je mesure 5 pieds et 6 pouces. Heureusement pour moi, mes muscles comblent ce léger complexe. Ne pouvant pas hériter du titre de mon père à moins qu'il arrive malheur à tous mes frères, j'ai préféré me peaufiner dans l'art du combat, développant alors très bien tous mes muscles. J'ai un visage légèrement enfantin, mais cela plait tout de même à la gente féminine. Bien que j'en ai rien à foutre. J'ai des yeux qui rendent les gens mal à l'aise. En effet, ils sont si bleus, si pâles, que certains disent que ce sont les yeux d'un ancien dieu. Je n'ai jamais cru à ces sottises. Je sais seulement que les gens ont toujours eu de la difficulté à ne pas détourner leur regard du mien. J'ai les cheveux blonds, que je garde plutôt courts. J'ai toujours un petit sourire charmeur aux lèvres. C'est simplement naturel chez moi. Habituellement, je porte tunique et pantalon foncés, ainsi qu'une paire de bottes de cuir souple et ma ceinture d'armes. Je déteste porter des vêtements qui peuvent m'associer à la seigneurie.

Amoureux serait sans doute le mot me décrivant le mieux. J'aime tout, tout le monde. Mais plus particulièrement Jakob Snow. Et ça, c'est mon plus grand secret. Lors des repas en famille, je suis plutôt discret, ne souhaitant que personne découvre cela. Sinon, je suis toujours jovial et bavard. Je dégage une joie de vivre sans borne, ce qui fait plutôt plaisir à mes soldats. Je ne suis pas le genre de Chef à forcer trop l'entraînement. Car la meilleure armée ne comporte pas les meilleurs soldats, mais plutôt la meilleure équipe. C'est pourquoi je vais souvent prendre une bonne coupe de vin avec eux dans les tavernes et que je m'invente des histoires de baise avec les prostitués du bordel le plus près. Car je ne baise avec personne. Je fais l'amour, et seulement avec Jakob. Il est toute ma vie, et jamais je ne pourrai l'épouser. J'adore ma famille, mais bien souvent je pense à m'enfuir avec lui de l'autre côté du détroit et ne jamais revenir. Même si je sais que ce geste entraînerait la recherche de nos deux têtes sur des pics à l'entrée de Port-Réal.

J'ai eu une enfance plutôt joyeuse. Étant né dans la tranquillité du Conflant, entouré de frères très protecteurs, je n'ai jamais eu à me soucier de rien. Je ne faisais qu'apprendre à être un homme, maniant les armes avant même de savoir marcher et montant à cheval avant même d'avoir dit «mère». Ceci était en fait mon moment préféré. Lorsque j'allais à l'écurie. Il y avait un gars un peu plus vieux qui s'occupait de mon cheval. Mes parent m'ont toujours dit de ne pas l'approcher, qu'il n'était qu'un bâtard. Mais il est bien rapidement devenu mon ami, mon meilleur ami. Puis j'ai vieilli. Je n'ai pas eu le choix de m'éloigner de lui. Je devais devenir soldat, puisque j'étais dernier dans la succession. Dès l'âge de quatorze ans, j'ai compris pourquoi la présence de Jakob Snow me manquait autant. Il avait alors dix-sept années lui. Je me souviens avoir couru jusqu'à l'écurie au beau milieu de la nuit. Il adorait s'occuper des chevaux la nuit. J'avais sauté sur lui, et sans même comprendre la portée de mon geste, je l'ai embrassé. Dès ce moment, j'ai commencé à le voir à tous les jours en cachette. Un jour, nous n'aurons plus à nous voir de cette façon. Un jour, je vais me sauver avec lui et l'aimer comme il le mérite.